Herses pour Perses
Laissons pour le moment krasozy et bruni
s'éreinter dans leur lit pour faire des petits
Nous avons aujourd-hui mieux à vous présenter
un petit peu de Grèce c'est bon pour la santé
Notre excellent ami Βασίλης Καββαθάς (Vasilis Kavvathas),
grand reporter, écrivain, artiste-peintre, scénographe, poète et... mopopopoète
expose sur le port d'Epidaure des éléments pour une scénographie
15 personnages en quête d'auteur θα λεμέ
D'épaisses planches de bois incrustées de petits silex aiguisés,
lourdes du poids du cultivateur, tirées par des chevaux
sur le blé fauché, afin de séparer le bon grain de l'ivraie;
ces "herses" - en grec σβάρνες - redressées par Vassilis
artistiquement habillées par notre Πασχαλιτσά
seront peut-être bientôt choristes pour Les Perses d' Eschyle
pour un Oedipe de Sophocle ou l' Hypsipyle d' Euripide...
La position des paysans fait plaisamment penser à celle des monoskieurs ou des surfeurs ne trouvez-vous pas?
Comme nous l'écrit gentiment Catherine O.:
"Ce n'est pas tous les jours, mais il arrive qu'on apprenne des choses sur ce site..."
δεν είναι;
A l'occasion de son exposition scénographique Βασίλης publie le premier numéro d'un périodique intitulé:
Le λογείον est, dans le théâtre antique,
la partie avancée située au pied du bâtiment de scène et dominant l'orchestra
Dans le premier numéro de ce périodique
il évoque des souvenirs d'enfance riches de petits événements
qui donnent une vision pittoresque de la Grèce des années 50
On y trouve également un poème de l'écrivain turc AZIZ NESIN (1915-1995);
il m'a plu dans sa version grecque, de là j'ai essayé de le traduire au plus juste.
Parle peu
Il est né en 1915. A la maison il ne
pouvait pas se plaindre.
Aussitôt sa mère le grondait et lui disait :
-Tais-toi !
Il ne pouvait ni rire ni crier ; son père le grondait en hurlant :
-Tais-toi !
Quand il y avait des invités on lui
disait : « ne nous fais pas honte ! -Tais-toi ! »
Et il en fut ainsi jusqu’à ses sept ans.
Il a Il alla à l’école communale.
Quand il voulait parler pendant la classe, le maître lui disait :
- Tais-toi !
Q Quand il se levait pour la leçon,
le maître lui disait :
-Tu ne parles guère quand on te demande quelque chose.
Et cela jusqu’à ses 12 ans.
Il alla au collège. Comme il ouvrait la bouche, le professeur lui dit :
- Ne te mêle pas de chaque conversation !
Et le directeur de renchérir :
- Si la parole est d’argent, le silence est d’or !
Le professeur lui disait :
- Ecoute deux fois, ne
parle qu’une fois. Pour voir on a deux oreilles et une bouche.
- Tais-toi !
- F - Ferme- là !
- Parle peu !
Et cela jusqu’à ses 15 ans.
Il alla au lycée. Le commandement absolu était :
- Le silence est bien meilleur que le bavardage
- Parle peu !
- Tais-toi !
- Boucle-la !
Cela dura jusqu’à ses 19 ans.
Il alla à l’université.
Chez lui on lui avait recommandé :
- Les petits ne doivent pas parler aux grands !
et sa mère d’insister :
- La parole au grand, le silence au petit !
Un jour le professeur lui dit :
- Tiens ta langue !
Et cela jusqu’à 23 ans.
Il alla à l’armée. Le caporal :
- Tais-toi !
Le sergent :
- Finis les bavardages !
On le mit au poste ; le garde lui dit :
- Parle peu !
Et le policier :
- Tais-toi!
Il se rendit au travail.
ses collègues, le doigt sur les lèvres,
disaient :
- Chut ! par
pitié, pas un mot ! par pitié, silence !
par pitié, tu vas te foutre dans les emmerdes ! par pitié, silence !
Ses supérieurs disaient :
- Eh toi ! ne vas
pas fourrer ton nez partout !
- Eh toi ! Tu ne comprends pas ?
- Eh toi ! De quoi te mêles- tu ?
- Eh toi ! Ferme-la !
- Tais-toi !
Il se maria.
Sa femme lui dit :
- Enfin, tais-toi ! ne te mêle pas de ça !
Puis vinrent des enfants, qui grandirent. Ils lui dirent :
- Toi, le père, Tais-toi !
Tu ne comprends rien à nos affaires.
Cet homme, c’est un peu moi, un peu vous, un peu chacun de nous.
Dans les temps anciens, les femmes donnaient à manger à leurs hommes
de la langue d’âne, afin qu’ils ne bavardent pas et parlent le moins possible.
Selon cette croyance, ceux qui mangeaient de la langue d’âne,
perdaient leur faculté de parole.
Imaginez qu’on nous fasse manger une langue d’âne.
Essayez de voir : vous avez dans
votre bouche une langue ?
Nous avalons notre langue.
Nous ensevelissons notre langue.
Nous avons toujours une bouche, mais nous n’avons plus de langue.
-
Maintenant cet homme,
qui me ressemble un peu, et un peu vous ressemble
réclame la liberté de parole. Il veut parler mais on lui dit :
- Tais-toi !
Du fond de moi monte l’envie de lui crier :
- Enfin, parle !… Parle !... Parle !...
Mais que dirons-nous ? Comment parlerons-nous ?
Où est notre langue? ?
traduit du grec par Ζαν
La langue il arrive encore qu'elle se délie, dans des lieux conçus pour cela
Ce qui se dit au bar
souvent entre barbares
n'intéresse pas les gens
intelligents; pourtant...
"si tu n'as rien à dire, dit-on, il faut te taire"
et bien moi, voyez-vous, je prétends le contraire:
c'est là qu'il faut l'ouvrir sa porte
maintenant il faut que ça sorte
venez prenez une chaise et causons
le rien-à-dire disons le! osons!
Tais-toi ! là... le hameçon!
sites amis:
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et pour voir du beau:
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et malgré les grandes difficultés quelle traverse en ce moment
que soit aussi remerciée la Société Généreuse