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MOPOPOPO
19 août 2014

l'HELLéNISME et... Burki

Afin d'accompagner la lecture d'un texte peut-être un peu ardu:
http://youtu.be/T-JWFRvM9gw?list=PLF2BB242CC8CB851D

L’HELLENISME

Le mot hellénisme a deux sens. Pour les uns, il exprime les intérêts et les aspirations d’une race. Pour d’autres, il résume un ensemble d'idées, de doctrines et de feists caractérisant une des phases principales du génie humain comme l'égyptianisme, le romanisme, le christianisme, l'islamisme. Certes, le génie grec n'a jamais eu une unité complète, il se distingue au contraire par la variété, la liberté, la spontanéité de ses manifestations. Une race ne crée pas une civilisation tout d'une pièce. Elle procède toujours de ses devancières; les peuples,comme les individus, ont été constamment les élèves de quelqu’un.  Quoiqu’il en soit, l’hellénisme vu de loin, à travers la légende des siècles, contemplé dans ses traits généraux et dans ses grandes lignes, apparait comme une de ces collines du passé vers lequel Michelet nous engage à nous tourner pour voir blanchir à leurs cimes les lueurs de l’avenir.
L’hellénisme, dans la courte période de sa liberté, est peut-être la plus belle page de l’histoire de l’humanité. Sans doute la civilisation grecque est une fleur du vieil arbre égyptien ; mais elle se distingue par un esprit de mesure et de méthode, une harmonie qui en font la quintessence du génie humain. Son caractère est de s’appliquer à tous les peuples ; la civilisation moderne est son fruit. Ce qui la distingue, ce n’est pas le prodigieux ni le sublime africain ou asiatique, mais le BEAU. Les Grecs ont, les premiers, trouvé la classification des facultés humaines. Leur système d’éducation développait intégralement toutes aptitudes de l’homme. Ils ont créé l’art militaire, qui permet à un petit nombre d’hommes de vaincre une masse indisciplinée et ignorante. Leurs arts, leurs lettres, leurs sciences, leurs institutions sont basés sur la liberté et l’étude des lois de la nature. Rien de conventionnel, pas de mysticisme ni de contradiction avec le monde physique. La chair, loin d’être flétrie comme dans les conceptions d’autres peuples, est réhabilitée et glorifiée. Une sage hygiène qui ne sépare pas un esprit sain d’un corps sain. L’union du beau, du bien et du vrai se retrouve dans tous les actes de la Grèce ancienne. Les monuments eux-mêmes, qui couronnent les collines,

s’harmonisent si bien avec les lignes du paysage qu’on les croirait construits par le même  « architecte de l’univers ». Cette civilisation, ayant pour objectif le bonheur, était essentiellement terrestre, ne sacrifiait pas le monde, cette prétendue vallée de larmes, à un inconnu avec lequel on a leurré l’humanité depuis le triomphe du judaïsme  Les Grecs, qui ont trouvé la formule de tout ce qui est essentiel en ce monde, ont toujours cherché à faire profiter les autres de leurs découvertes. Leur irradiation excessive par la colonisation libre fit aimer et adopter d’enthousiasme les progrès qu’ils imposaient par le charme et non par la violence. Même vaincus, ils ont subjugué leurs vainqueurs. Tandis que d’autres peuples prédateurs, Rome par exemple, sans jamais rien inventer eux-mêmes, ont travaillé à dépouiller le monde pour tout concentrer dans leur capitale, les Grecs n’ont songé qu’à répandre au dehors les bienfaits de leur civilisation supérieure.
Les Grecs ont les premiers exprimé la conscience humaine se révoltant contre l’injustice du sort, la fatalité de la matière ; c’est dans Eschyle qu’elle pousse ses premiers cris d’éloquente indignation.
Chez les Grecs tout était artistique. Il semble que leur doctrine ait été : l’art règne, la science gouverne. La religion elle-même était un produit artistique. L’origine  des cultes est un malentendu résultant de l’écriture idéographique seule adoptée avant l’invention de l’écriture phonétique phénicien. Les masses ignorantes  prirent pour des objets réels ce qui n’était qu’un signe graphique. Le symbolisme égyptien, qui depuis a fait invasion dans le monde et trouble encore la raison moderne, n’a pas d’autre origine que la nécessité d’écrire les mots avec des signes hiéroglyphiques confondus par les ignorants avec des êtres surnaturels.
Le culte de l’art, qui, dégénérant, a produit tant de superstitions, avait cela de fort remarquable, chez les Grecs, qu’il influençait tous les actes de l’homme. La vie, dans toutes ses manifestations, était ordonnée comme une statue de Phidias ou un chant d’Homère. Il faut surprendre la vie artistique de l’antiquité, non dans les livres, mais dans les monuments, les inscriptions et surtout dans les fouilles. On saisit alors la différence qui existe avec nos civilisations bourgeoises et banales. Ceux qui se posent pour des amateurs d’art, chez nous, sont de simples collectionneurs et antiquaires, qui accumulent sans goût, comme des pirates dans une caverne, ce que leur fortune leur permet d’acquérir, sans que cela exerce aucune influence sur leurs idées ou leurs actes. L’aristocratie d’argent, qui ne s’acquiert que par le négoce ou la finance, a cela de choquant qu’il y a un contraste frappant  entre la puissance réelle de certains hommes et la banalité de leurs occupations quotidiennes. L’aristocratie ancienne ne songeait, au contraire, qu’aux choses artistiques ou intellectuelles ; de là une noblesse réelle qui se reflétait sur la nation entière. Les arts influençaient les mœurs. Ils avaient une fonction positive. Chez nous, c’est une superfétation. Un jour viendra où l’on comprendra la nécessité de relever le niveau de l’art qui, dans une démocratie, remplace les religions et a une mission sociale de la plus haute importance. En effet, en apprenant à discerner le beau naturel, il empêche de le confondre avec le faux luxe, il guérit les peuples de l’envie, et il contribue à l’amélioration de la race par une sélection basée sur le goût et non sur l’avidité.
En politique, la république fédérative imaginée par les Grecs réalisait la formule de la variété dans l’union libre et non imposée, facilitait le développement de toutes les autonomies, ce qui équivalait à la division du travail. La rivalité des cités, leurs déchirements même, en développant l’esprit d’émulation et nécessitant l’effort dans la concurrence vitale, valaient mieux que l’immobilité dans la servitude broyant les individus et les groupes.
Le naturalisme rationnel existait déjà en Egypte  au temps de l’ancien empire, alors que la théocratie n’avait pas encore imposé les formes hiératiques, époque ignorée des anciens. Hérodote reconnait que l’Egypte a été l’initiatrice. L’émigration en Grèce est peut-être la conséquence du culte nouveau imposé à l’Egypte par Chéops et Chefren, les fondateurs des grandes pyramides. Alors les rationalistes, les amants de la nature s’expatrièrent. D’un autre côté, Solon, Lycurgue, Platon, Hérodote et Pythagore allèrent étudier en Egypte. Un prêtre de Saïs disait à Solon :
« O Athéniens ! Vous n’êtes que des enfants ;
vous croyez que ce n’est qu’avec vous et avec votre ville que  le monde a commencé à exister ! »

Il est aujourd’hui démontré  que les principes du transformisme s’appliquent à toutes les civilisations, aux religions comme aux arts et aux sciences. Une génération  quelconque a toujours besoin de l’éducation que lui donne celle qui l’a précédée. On ne peut plus soutenir l’hypothèse de l’éclosion spontanée du génie humain.

L’influence hiératique de l’Egypte, qui a inventé le symbolisme, se retrouve dans l’impassibilité des statues et jusque dans ce profil appelé grec, ligne qui caractérise les têtes de l’antique Egypte. Le grand mérite de la Grèce est d’avoir séparé, classé ce qui se trouvait jusque-là confondu dans les sanctuaires de l’égyptianisme.
Le génie grec a cela de remarquable que ses procédés d’analyse ont abouti à une brillante synthèse, à une sorte de pont jeté entre le sémitisme et l’aryanisme. Cela tient, en grande partie à la situation géographique du pays et au mélange des races sémitique et caucasienne qui se sont unies sur le sol grec pour produire une civilisation applicable à tous les peuples, à toutes les époques, sorte de grammaire intellectuelle du genre humain condensant les principes essentiels et éternels, d’une vérité scientifique tellement évidente qu’elle a fourni les meilleures armes aux deux grands ennemis de l’Hellénisme : le romanisme et le christianisme.
Et maintenant, la Grèce a légué au monde son bagage intellectuel. Lucrèce a comparé les peuples à des coureurs qui se transmettent le flambeau : sicut cursores lampada tradunt. L’irradiation excessive de la race hellénique, les conquêtes d’Alexandre, en semant la race en Asie et en Afrique, l’ont décapitée. Le jour de la conquête macédonienne peut être considéré comme le dernier de la race qui a péri à Chéronée. Mais l’idée lui a survécu. Son génie devint patrimoine de l’humanité. Au contact de l’Orient, elle subit l’influence des mœurs monarchiques, du luxe asiatique, des dogmes mystérieux. Le centre de l’hellénisme fut transporté à Alexandrie avec la dépouille d’Alexandre. C’est là que se livra la dernière bataille, entre Cléopâtre et le romanisme triomphant en la personne d’Octave. Si Cléopâtre avait vaincu -
« Le nez de Cléopâtre s'il eût été plus court,
toute la face de la terre aurait changé. » Pascal, Pensées, 162
-, 
le monde n’eût pas subi le joug du christianisme, du droit romain et de la centralisation césarienne, ni, par suite, l’invasion des barbares, que la haine du nom romain rendit possible.

Après avoir diffamé la Grèce vaincue, les Romains la mirent au pillage, lui prirent ses armes intellectuelles. Le catholicisme césarien s’emparant de l’œuvre des Ptolémée qui avaient ébauché, à Alexandrie, une religion universelle, synthétisant les dogmes si humains, si consolateurs de l’Egypte avec la philosophie platonicienne et l’éloquence des prophètes juifs, l’imposa au monde à la suite du concile de Nicée, en 325. La rhétorique grecque, la belle langue hellénique servirent à la propagande des dogmes nouveaux. Les séduisantes femmes que la philosophie grecque avait émancipées mirent leurs charmes au service des propagateurs de la religion de la croix qui, en échange, leur confièrent, pendant plusieurs siècles, le sacerdoce. Les Grecs, privés de la liberté, se réfugièrent avec tous les esclaves et les opprimés dans le rêve du règne de dieu, en attendant qu’ils disparussent complètement comme peuple de l’histoire. Toutes les qualités de la Grèce se transformèrent en défauts à l’époque du byzantinisme. Hellénisme signifie liberté républicaine et naturalisme ; le romantisme byzantin, c’est l’esclavage monarchique et la théocratie catholique.
On essaya bien de lutter. Les massacres de Thessalonique et du cirque de Byzance sous Justinien, le féroce code théodosien ordonnant la destruction des temples et condamnant à mort tout détenteur d’un livre contraire au Symbole de Nicée, portèrent le dernier coup à l’hellénisme. Le massacre d’Hypathie et la destruction de la bibliothèque du Sérapéum sont les derniers actes de ce lugubre drame. Désormais le grand Pan est mort.

L’islamisme fut une délivrance pour le monde grec: on les convertit avec enthousiasme, pour échapper au joug stupide de la théocratie byzantine.
Beaucoup de GRECS revinrent aux chères études païennes, et si la tradition antique a été sauvée, c’est grâce aux Maures d’Espagne, aux califes de Cordoue et du Caire. Il ya une grande analogie entre les tempéraments grec et arabe. D’Espagne, ce qui avait survécu de l’hellénisme se répandit en Italie et jeta la semence de ce qui devait aboutir à la glorieuse Renaissance. Il existe une légende qui prétend que la prise de Byzance par les Turcs a amené en occident les précurseurs de la Renaissance. Rien n’est plus faux. Ce qui a émigré de Constantinople, après la conquête ottomane n’avait rien de commun avec l’hellénisme. Quelques barbouilleurs d’iconographie mystique, se trouvant sans emploi, allèrent effectivement en Italie. Mais les grands architectes grecs restèrent au service des Osmanlis et élevèrent les sublimes mosquées de Stamboul et d’Andrinople. Les sciences et la philosophie grecques se sont répandues par l’Espagne, où les Maures, disciples d’Avérroes, vénéraient Euclide et Aristote. Actuellement encore c’est chez lez Musulmans qu’on trouve le plus de traces de la civilisation grecque, au point de vue architectural comme dans celui du bonheur domestuque. L’amour de la nature, le respect du paysage dans la construction des villes et des monuments, l’harmonie entre les œuvres humaines et celles de la création naturelle, le sentiment de la force inconnue qui a façonné les traits de la planète, tout cela se retrouve en Orient plus que partout ailleurs. Le retour à la tradition antique fut facilité par les croisades qui mirent en contact des peuples qui se détestaient sans se connaître. Le siècle XVI enfin arriva. C’est le grand siècle de l’ère moderne. Les Titans, maîtres déjà de l’imprimerie et de la poudre qui allait supprimer l’aristocratie, le dernier manant pouvant, selon le mot de Bayard, tuer un gentilhomme, avaient découvert le ciel avec Copernic, la terre avec Colomb, le cœur humain avec Shakespeare et Arioste, le droit d’examen avec Luther, le droit au bonheur avec Rabelais. Michel-Ange dépouilla le corps humain du suaire dans lequel l’avit enveloppé le moyen-âge. Le genre humain, sorti de son sépulcre, ressuscita comme le Lazare de la légende juive.
Or cette Renaissance,  dont on a fait un mérite à ceux qui l’avait entravée et exploitée, mais qui est en réalité le fruit de la liberté des républiques d’Italie et des Pays-Bas, cette Renaissance s’affirme tout simplement par un retour à la Grèce, c'est-à-dire à la Nature. L’aversion au mysticisme chrétien et à la barbarie du moyen-âge la caractérise. On fut réellement païen et le grand tort des protestants est de n’être pas allés jusqu’au bout de la doctrine du libre examen et d’avoir créé un christianisme en apparence plus rationnel moins superstitieux, moins fétichiste que l’autre et, par cela même, plus facile à déraciner. L’Hellènisme ne triompha définitivement qu’avec l’Encyclopédie et la Révolution française, qui retrouvèrent les titres du genre humain égarés pendant la nuit médiévale. L’esprit grec n’apparut pas tout d’abord dans sa lumineuse simplicité.

on le confondit trop avec cekui de Rome qui l'a dénaturé et assombri


                                                                à suivre ...
                              

τι μιζέρια 

ops_2

σας βεβαίωνω



Si nous souriions un peu malgré la disparition de BURKI :

 

Depuis les coteaux de Lausanne, tout en cultivant sa vigne, Burki a su décocher à l'actalité ses traits souvents acerbes et justes. Tout ça, c'est fini : à quinze jours de son soixante-cinquième anniversaire, le dessinateur suisse signait ce samedi son dernier cartoon dans le quotidien de Lausanne 24 Heures. Vendredi 15, Raymond Burki – 38 ans de carrière à son actif – réfléchissait à sa vignette d'adieu, raconte un journaliste de 24 Heures.

Pour son dernier dessin, Burki se rend un petit hommage détourné. Ce fut donc la une de 24 Heures titrant :
"Burki c'est fini."
Les personnalités suisses et internationales, politiques, sportives ou religieuses sont en deuil.
Burki ne les croquera plus.

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